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Bien-être mental et assurances : un enjeu crucial

Dans un contexte où les assurances santé-prévoyance cherchent à renforcer leur visibilité et leur raison d’être et où de plus en plus de personnes cherchent un soutien psychologique, la prise en charge du bien-être mental pourrait être le souffle nouveau que recherche le marché.
Les solutions de bien-être mental sont devenues une nécessité criante pour des segments de la population en constante augmentation. Les entreprises paient le prix fort pour le mal-être de leurs salariés. Les assureurs recherchent un espace de croissance pour démontrer leur rôle en tant qu’acteurs engagés et non seulement des payeurs de soins de santé. L’État ne peut pas tout faire, surtout à présent. Cette conjonction de facteurs crée un espace de croissance vertueuse pour les assureurs.

Le moment du « bien-être mental »

Le Covid-19 a provoqué une crise mentale spécifique, révélant un malaise durable. L’impact de l’épidémie de Covid sur notre mode de vie est difficile à mesurer en raison de nombreuses fractures. La croyance en un État social surpuissant capable de nous protéger de tout a été ébranlée par la pénurie de masques. La frontière entre le travail et la sphère domestique s’est estompée, exacerbée par la généralisation du télétravail. Le sentiment d’appartenance à une entreprise a été affaibli par la distanciation vis-à-vis du lieu de travail, « le bureau ». La pandémie a remis en question le consensus sur les bienfaits de la mondialisation, soulignant le sentiment angoissant de dépendance dans divers domaines, notamment la production de médicaments.

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Au-delà de ces évolutions profondes sur le plan économique et politique, le Covid-19 a permis d’affirmer sans tabou nos fragilités mentales. Loin du fantasme de la santé mentale réservée à certaines catégories sociales, il est devenu évident que tout le monde peut souffrir : étudiants, personnes âgées, citadins, ruraux, actifs, retraités, jeunes, policiers, agriculteurs, etc. Le Covid-19 n’a pas révélé une crise temporaire de la santé mentale aujourd’hui résorbée, mais a mis en lumière un phénomène de fond. Les recherches convergent sur l’importance du sujet.

Selon l’OMS, un milliard de personnes vivent avec un trouble mental. Selon une projection de la Harvard Medical School, la moitié de la population mondiale est susceptible de développer une maladie mentale avant l’âge de 75 ans, les troubles les plus courants étant l’anxiété et la dépression. Ces troubles touchent toutes les tranches d’âge. Le Child Mind Institute estime à 200 millions le nombre d’adolescents souffrant de troubles mentaux dans le monde. Les filles sont souvent plus à risque. Selon le CDC, une adolescente sur trois aux États-Unis a envisagé le suicide en 2021, un chiffre en augmentation de 60 % par rapport à la décennie précédente, avec un possible effet des réseaux sociaux. L’augmentation du temps d’écran, notamment sur les réseaux sociaux, a évidemment été constatée pendant la pandémie et s’est maintenue après celle-ci.

Cependant, il serait illusoire de penser que le malaise mental et ses conséquences tragiques ne sont qu’un moment de la vie, lié à l’adolescence. Aux États-Unis, par exemple, le nombre de suicides en 2022 a atteint un record, près de 50 000, la plus forte hausse étant observée chez les personnes âgées.

Et en France ? Qu’en est-il de la santé mentale ? On observe la même évolution qu’aux États-Unis. Selon Santé Publique France, quatre personnes sur dix ont souffert d’un état anxieux ou dépressif en 2022, avec une accélération similaire chez les jeunes. Le suicide est même la première cause de mortalité entre 15 et 35 ans.

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Le mal-être mental est-il le nouveau fléau du siècle ? Est-il lié à la crise écologique ? À la guerre en Europe ? À l’excès de temps passé devant les écrans ? La seule certitude est que c’est un phénomène massif, qui peut toucher toutes les familles et qui est là pour durer.

L’État ne peut pas tout faire

L’État agit considérablement, notamment sur le plan financier. En 2022, les troubles psychiques, regroupant les soins psychiatriques et les médicaments psychotropes, représentent le premier poste de dépenses de l’assurance maladie avec 25 milliards d’euros, dépassant le cancer et les maladies cardiovasculaires. L’État a identifié le problème et établi une feuille de route ambitieuse, avec un travail sur le maillage territorial, une attention particulière portée aux jeunes, un programme de secourisme en santé mentale et des efforts pour renforcer l’attractivité de la psychiatrie. Le plan défini lors des assises de la santé mentale représente près de 2 milliards d’euros sur 5 ans, couvrant les recrutements de psychologues dans les Centres Médico-Psychologiques et le conventionnement et le remboursement sous conditions des psychologues. Dans son dernier rapport charges et produits (juillet 2023), la CNAM envisage même une expérimentation pilote de thérapie digitale dans le champ de la santé mentale.

L’État a pris conscience de la problématique. Mais dans un environnement où la crise financière de la santé et la pénurie de professionnels de la santé sont massives, il est difficile de croire que cela sera suffisant. Comment prioriser entre la ville et l’hôpital ? Les besoins sont partout et les ressources financières limitées.

Le dispositif « Mon Parcours Psy » est un bon exemple du décalage entre les intentions et les moyens mis en place. Seuls 7 % des psychologues libéraux avaient accepté le conventionnement proposé par l’État dans le cadre de ce dispositif en avril 2023, un an après son lancement. Avec un remboursement à 30 € par séance de suivi, on est loin des tarifs habituels de la profession, plus proches de 80-90 € à Paris et 60-70 € en Province. Plus inquiétant, seuls 100 000 patients étaient entrés dans le dispositif, très encadré pour des raisons de lutte contre les fraudes. Le fait de devoir être orienté par son médecin traitant vers un psychologue orientateur puis seulement après vers un thérapeute est trop éloigné des parcours du recours aux psychologues dans la vie réelle.

Pour les entreprises : un enjeu financier majeur

Quel est l’enjeu du bien-être mental des salariés pour une entreprise ? Il est multiforme et immense. Un employé qui va mal est un employé malheureux, démotivé et improductif. Le mal-être au travail peut être contagieux. Les chiffres sur l’ennui au travail sont frappants, comme l’a mis en évidence l’étude QAPA d’avril 2023. Les Français jugent leur travail ennuyeux à 76 % contre 63 % en 2019. 44 % trouvent leur métier sans intérêt contre 29 % en 2019. Et 56 % disent qu’ils seraient prêts à être payés moins pour s’ennuyer moins ! Le dynamisme des équipes est un enjeu diffus, difficile à mesurer, bien que facile à percevoir, et dont l’impact sur les résultats et l’image de l’entreprise est évident.

Le bien-être mental a également des conséquences financières très mesurables à travers les arrêts de travail. Le Datascope publié chaque année par AXA, basé sur les données anonymisées de trois millions de salariés, est très représentatif de ce qui se passe à l’échelle du pays. Qu’apprend-on de leur étude pour l’année 2022 ? Les troubles psychologiques sont devenus la première cause d’arrêt de longue durée des salariés (22,2 %), devant les troubles musculo-squelettiques (eux-mêmes très liés à l’état de santé psychologique de ceux qui en souffrent). Si l’on extrapole ce pourcentage au coût global des arrêts de travail, le coût des arrêts de travail pour troubles psychologiques pourrait représenter 1 % de la masse salariale des entreprises privées (l’ensemble des arrêts de travail représentant 4,4 % de la masse salariale), soit plus de 6 milliards d’euros, sans même prendre en compte les coûts indirects de désorganisation, d’intérim et de démotivation d’une équipe touchée par l’absentéisme.

Ce chiffre est colossal et n’est que partiellement couvert par les dispositifs d’assurance publics ou privés. La couverture offerte par la sécurité sociale est limitée par des jours de carence et des plafonds. Quant aux assureurs privés, ils ne couvrent pas toutes les entreprises et ne répondent pas à la totalité de leurs obligations conventionnelles. Lorsqu’ils le font, ils répercutent nécessairement dans leurs primes l’augmentation du coût des troubles psychologiques. Cela laisse aux entreprises et aux salariés un fardeau financier très significatif.

Pour les assureurs complémentaires en santé, l’opportunité d’un marché à la fois vaste et vierge de l’intervention de l’État.

Les assureurs santé en France doivent se positionner dans un univers concurrentiel très contraignant : les prélèvements divers effectués par la sécurité sociale rendent cette branche très marginalement rentable, et les normes du « contrat responsable » empêchent toute stratégie de différenciation des produits. Plus grave encore, la légitimité des assureurs privés à intervenir dans le champ de la santé est régulièrement contestée. Actuellement cantonnés à un rôle de payeur supplétif de la sécurité sociale pour la majorité des soins, ils recherchent un espace pour démontrer l’intérêt financier de leur existence au-delà du marginal, leur capacité d’innovation et leur contribution à la santé des Français. Le domaine du bien-être mental à travers les consultations de psychologues présente toutes ces caractéristiques, similaire en cela aux soins dentaires et optiques longtemps négligés.

Le support psychologique est actuellement traité comme un soin périphérique, bien que toutes les études épidémiologiques précitées montrent un besoin massif. La réponse de la sécurité sociale ouvre la porte aux assureurs complémentaires pour qu’ils financent le reste à charge de leurs assurés dans ce parcours. Ils ne doivent pas manquer cette opportunité, car le conventionnement en cours est un indice du passage de la psychologie du statut de médecine périphérique à celui de médecine « mainstream ». Cependant, cela ne suffira pas, car les conditions d’éligibilité à ce dispositif sont trop restrictives et le resteront faute de moyens. Les assureurs peuvent donc financer au premier euro des consultations de psychologie en dehors du parcours établi par les pouvoirs publics. Une véritable collaboration est possible pour financer ce nouveau risque en entreprise. Les actions de sensibilisation et de formation des salariés incombent à l’entreprise, le financement des séances de psychothérapie à travers son contrat collectif revient à l’assureur complémentaire, et le financement des dispositifs de prévention psychologique incombe à l’assureur prévoyance, qui obtiendra un retour sur investissement dans l’année.

Assurance et bien-être mental

Enfin, il est crucial de s’appuyer sur les bons partenaires. Les assureurs ne peuvent pas conventionner directement les psychologues dont ils auront besoin pour traiter leurs assurés. Heureusement, les dernières années ont vu apparaître des acteurs spécialisés dans la santé mentale qui offrent des solutions digitales. Les plus avancés d’entre eux offrent aux assureurs l’accès à des réseaux de psychologues contrôlés et accrédités, ainsi qu’aux patients un accès très simple, favorisant un fort taux d’utilisation et donc une prévention efficace des troubles les plus graves. De plus, dans un environnement où la carte vitale et les dispositifs de transmission automatique de la médecine classique ne s’appliquent pas, ces acteurs peuvent également gérer la mécanique financière.

Chers assureurs, un marché d’un milliard d’euros vous attend. Il répond à une demande sociale forte et est prêt à être industrialisé. À vous de jouer.

Bien-être émotionnel et mental pour les entreprises

Chez ifeel, nous travaillons en partenariat avec des entreprises du monde entier pour inspirer la croissance humaine et guider les organisations dans l’instauration d’une culture positive du bien-être mental. Une approche sur mesure et centrée sur les personnes qui place la santé de vos collaborateurs au centre, en tant que pilier fondamental pour attirer et retenir les talents ainsi que pour renforcer leur sentiment d’appartenance. 

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Nous espérons que cet article sur le bien-être et les assurances vous a intéressé. Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur les solutions d’ifeel en matière de bien-être mental pour les entreprises, il vous suffit de demander et nous contacterons votre équipe dans les plus brefs délais.

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