Nous connaissons tous les licenciements inattendus, mais nous ne savions pas qu’il existait une forme de « quiet firing » ou licenciement silencieux. Ou peut-être que nous le savions, mais nous ne l’avons pas appelé ainsi, et nous ne nous sommes pas arrêtés pour l’analyser. C’est précisément ce dont nous allons parler dans cet article.
Dans le monde des affaires, les licenciements sont aussi naturels que les embauches. Après tout, il s’agit de l’outil dont dispose une entreprise pour mettre fin à la relation contractuelle avec un employé. Pourquoi ? Parce que, pour diverses raisons, il ne répond plus aux attentes de l’entreprise ou ne peut plus répondre de manière satisfaisante à ses besoins.
Les contextes dans lesquels un employé peut être licencié sont très divers puisque les causes d’un licenciement, les interprétations sur lesquelles elles reposent ou le niveau d’efficacité d’une telle mesure peuvent prendre de nombreuses formes. Il existe des licenciements justes et injustes, attendus ou inattendus, souhaités ou traumatisants, et même « convenus » entre l’entreprise et l’employé.
Quiet firing ou licenciement silencieux : définition
Le « quiet firing » ne met pas forcément fin à la relation employé-entreprise de manière formelle. Souvent, il n’implique pas de démarches administratives et n’est pas toujours explicite, aboutissant parfois à une démission plutôt qu’à un licenciement formel.
Ce phénomène, également connu sous les noms de licenciement silencieux, discret, indirect, par la petite porte, ou pseudo-licenciement, mérite une analyse approfondie pour ses implications sur le bien-être des travailleurs et son impact sur le progrès sociétal. Il se caractérise principalement par un retrait du soutien essentiel que les entreprises devraient normalement fournir à leurs employés. Cela se manifeste par une réduction des opportunités de développement professionnel, annulant ainsi la satisfaction de l’expérience au travail.
Dans cette pratique, aucun investissement n’est consenti envers les employés, que ce soit en matière de formation, d’infrastructures, de soutien émotionnel, ou de conditions économiques et sociales. Dans ses manifestations les plus sévères, le quiet firing peut même s’apparenter à du mobbing ou à du harcèlement au travail.
En essence, le quiet firing agit en « licenciant » de facto le travailleur, en le marginalisant professionnellement et en espérant qu’il quitte l’entreprise de son propre gré, évitant ainsi à l’employeur d’initier un licenciement formel.
Cependant, les économies apparentes réalisées par l’évitement d’un licenciement officiel sont trompeuses. Les entreprises doivent prendre en compte les coûts financiers, sociaux, et psychologiques considérables à long terme, tant pour elles-mêmes que pour les employés affectés. Le non-investissement dans le potentiel d’un collaborateur peut entraîner des dommages importants, affaiblissant son engagement et son lien émotionnel avec l’entreprise, ce qui peut s’avérer finalement plus coûteux que les indemnisations liées à un licenciement formel.
Méthodes de Quiet Firing
- Licenciement silencieux subtil : Ce type moins grave maintient une apparence positive de la relation de travail sans toutefois satisfaire les attentes professionnelles de l’employé, qui peut se sentir négligé professionnellement et affectivement.
La relation de travail, bien que semblant positive, est souvent marquée par des attentes professionnelles non comblées, partiellement satisfaites ou réalisées de manière trop lente et ambiguë. Dans le cadre du quiet firing, l’entreprise manifeste une négligence délibérée, quoique non avouée, envers le développement professionnel et émotionnel du collaborateur. Cette situation, difficile à prouver ou même à détecter pour l’employé, masque un désengagement profond de la part de l’employeur. - Licenciement silencieux agressif : Dans ce cas, la détérioration de la relation de travail est manifeste, avec peu de perspectives d’amélioration. Le désintérêt de l’entreprise est clair et le bien-être psychologique de l’employé peut en souffrir gravement, augmentant les risques de stress, de burnout ou de dépression.
En conséquence, le manque d’investissement dans le talent de l’employé réduit ses performances à un minimum, faute de soutien nécessaire. Le licenciement silencieux agressif ressemble souvent à du harcèlement au travail, exacerbant considérablement le déclin du bien-être psychologique de l’employé. Cela se traduit par une baisse significative de la motivation, augmentant le risque de stress, de burnout ou de dépression, surtout si cette dynamique persiste ou s’intensifie.
Le quiet firing est une pratique qui nécessite une attention particulière de la part des responsables RH pour préserver le bien-être des collaborateurs et maintenir un environnement de travail sain. Reconnaître et adresser ces comportements peut aider à prévenir leurs effets néfastes et promouvoir un développement professionnel équitable.
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