Le présentéisme est un modèle de comportement présent chez de nombreux travailleurs et encouragé dans trop d’entreprises. La France a le taux de présentéisme le plus élevé d’Europe !
Selon ce modèle, il est nécessaire d’être physiquement présent sur le lieu de travail, voire plus que nécessaire, quelle que soit l’utilité des tâches à accomplir. On parle aussi souvent de présentéisme lorsque les salariés sont au travail même s’ils ont des raisons de santé de s’absenter.
Ce phénomène est souvent opposé à l’absentéisme, qui se produit lorsque les travailleurs s’absentent du travail sans justification.
Comment analyser le présentéisme ?
Fondamentalement, il s’agit de prendre en compte certains critères d’efficacité. À bien y regarder, la présence physique des travailleurs à leur poste de travail (que ce soit au bureau ou, pourquoi pas, dans un modèle de travail à distance) doit être un moyen. En tant que tel, il doit être orienté vers la réalisation d’une finalité qui est bonne à la fois pour le collaborateur et pour l’entreprise : dans le cas présent, une amélioration des performances à un niveau acceptable d’attrition. C’est ce que l’on appelle souvent l’efficacité.
Lorsque ce critère d’efficacité est perverti, la présence physique du salarié à son poste de travail devient une fin en soi : elle doit avoir lieu – et plus il y en a, mieux c’est – quelle que soit son influence sur la performance (le bien-être de l’entreprise) et le bien-être psychologique, c’est-à-dire sur la santé du salarié en termes de motivation, de conciliation avec les autres facettes de la vie, etc.
Les causes du présentéisme
Le présentéisme au travail repose sur la croyance que plus on travaille d’heures, plus on est performant. Il repose également sur une organisation du travail basée sur l’existence d’un horaire fixe qui doit être respecté à la lettre, qu’il y ait une tâche ou non.
En réalité, plus de temps passé au travail ne garantit pas en soi une meilleure performance. En revanche, des horaires de travail qui ne sont pas adaptables aux besoins de l’entreprise et du travailleur en fonction des circonstances du moment créent une rigidité et un épuisement des ressources, ainsi qu’une détérioration du climat de travail.
C’est pourquoi il est important de détecter si l’équipe, ou l’entreprise dans son ensemble, a développé un modèle de présentéisme conscient, par imitation ou obéissance, et de le corriger. La productivité et le bien-être psychologique des collaborateurs s’en trouveront améliorés.
Coûts du présentéisme pour l’entreprise
Il n’est pas difficile de deviner que, comme l’absentéisme, le présentéisme peut avoir des effets néfastes importants sur les entreprises qui le provoquent ou l’encouragent. Nous pouvons comprendre ce phénomène comme « être physiquement au travail mais ne pas avoir la productivité normale attendue ».
Nous devrions prêter attention au coût économique que représente pour les entreprises la présence physique mais inutile de leurs collaborateurs au travail.
Poursuivant dans cette voie, le même document indique que les organisations peuvent être affectées de différentes manières :
- Diminution de la productivité et perte de créativité
- Accidents du travail liés au stress
- Problèmes juridiques liés au harcèlement et à la violence en raison de conflits interpersonnels
On estime que le coût économique du présentéisme pour les entreprises est quatre fois plus élevé que le coût des congés de maladie liés à des problèmes de santé mentale et trois fois plus élevé que le coût du remplacement de ce type d’employé.
Il ne s’agit là que d’un résumé des conséquences que le présentéisme peut avoir sur le bien-être des employés et des entreprises. Cependant, il met en évidence l’importance de la prévention de ce mode d’organisation pour les entreprises qui souhaitent améliorer leurs performances.
Comment prévenir le présentéisme ?
L’organisation du travail
Bien que dysfonctionnel pour le bien-être des collaborateurs et des entreprises, le présentéisme reste un moyen d’atteindre un objectif quelconque : être plus performant, faire valoir ses mérites pour améliorer sa réputation professionnelle, fuir des facettes ou des responsabilités extérieures au travail… Cependant, cette dynamique peut être prévenue en adaptant l’organisation des tâches et des réunions pour ne pas nécessiter de présence physique, en évitant les distractions pour optimiser le temps et en générant une culture d’entreprise dans laquelle le présentéisme n’est pas bien perçu.
La focalisation sur les résultats
Le présentéisme se produit notamment parce que les collaborateurs concentrent leur attention sur le respect strict – voire déformé – de leur emploi du temps au lieu de se concentrer sur ce qui est vraiment important : les tâches qui leur sont confiées. Il est donc possible de prévenir le présentéisme en se concentrant sur ce qui est vraiment important et en utilisant des moyens pour y parvenir (par exemple le temps) qui servent la tâche et non d’autres questions.
La reconnaissance de l’efficacité
En relation avec ce que nous venons d’évoquer sur les points sur lesquels les employés doivent concentrer leur attention et sur ce qui doit être encouragé par la culture d’entreprise, il est important de se rappeler que l’absentéisme se produit parce que, d’une certaine manière, il est récompensé. Si, au lieu de renforcer la simple présence des salariés à leur poste de travail, on reconnaît leur bonne utilisation des ressources dans l’accomplissement de leurs tâches, il est probable que le présentéisme diminuera de lui-même.
La flexibilité du format de travail
L’une des leçons de la formation accélérée au télétravail que de nombreux employés ont apprise est que la présence physique au bureau, soumise à un horaire inflexible, n’est pas en soi nécessaire pour être efficace. Par conséquent, les entreprises qui souhaitent prévenir le présentéisme et ses effets néfastes dans le cadre des risques psychosociaux au travail devraient promouvoir la flexibilité dans le format de travail de leurs employés.
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